VII. On parle aiguillage, mais on ne change pas de direction (06 juillet 2025 – 13:48)
Piloter ses trains, c’est déjà super… Mais est-ce que je ne pourrais pas pousser le truc encore plus loin ? Renverser aussi mes aiguilles, tracer des itinéraires…
Jusqu’à ce que je me lance dans le développement de cette interface, j’avais prévu de contourner la gestion des aiguilles par la Z21 avec une solution tout aussi sympa : des commutateurs physiques. Une manette = une aiguille : manette verticale : aiguille en position directe, manette horizontale : aiguille en position déviée. Facile, simple et efficace, aussi bien en câblage qu’en manipulation. Mais maintenant que j’ai fait tout ce que j’ai fait… pourquoi ne pas numériser aussi ces commandes ?
Et me voilà encore en train d’harceler mon modéliste préféré, Julien W, de Strasbourg (à qui je dois beaucoup pour mon perfectionnement en modélisme ferroviaire), pour qu’il me conseille sur un décodeur d’aiguilles. Comme pour le message laissé sur un forum spécialisé — resté sans réponse — ma question était pourtant simple : Je cherche un décodeur d’aiguilles facile à brancher à la Z21 et aux moteurs d’aiguillage, et que je puisse appairer aisément, même en étant aveugle, à mon écosystème. Comme d’habitude, Julien fait mouche. Je commande. Je reçois le décodeur… et là : désappointement : une carte électronique. Brute. Sans boîtier. Connectiques et soudures apparentes…
Toute nue, la carte ! 😛 Comment vais-je m’en sortir ? À quoi correspond quoi ? Je reconnais quelques éléments au toucher, mais pas assez pour être serein. Je ne veux pas risquer de griller mon décodeur ou mes aiguilles… ou même pire: la Z21 !!! Donc, re-message à Julien. Et avec son accord, voici sa réponse, authentique :
« Si tu positionnes la carte électronique avec les borniers à droite, alors les fiches pour les aiguilles se trouvent en bas et en haut (sur les longueurs de la carte).
La fiche pour la première aiguille est à peu près au milieu en bas, puis tu as les numéros 2, 3 et 4 à sa gauche.
En haut, de gauche à droite, tu as les fiches 5 à 8.
Le bouton de programmation est juste à droite de la fiche 8.
Pour les borniers, celui du haut se relie au courant pulsé DCC, donc au courant venant des rails. Celui du bas se branche à un courant alternatif ou continu, pour basculer les aiguilles. »
Et comme Julien ne répond jamais à moitié, voici son deuxième message. Il anticipe toujours mes prochaines questions :
« Pour programmer l’adresse de la première aiguille, il faut appuyer une fois sur le bouton de programmation, puis, avec la MultiMaus, envoyer un signal pour changer l’aiguille souhaitée.
Le décodeur va alors assigner l’adresse sélectionnée à la sortie 1, puis les adresses suivantes aux sorties suivantes.
Donc, si jamais tu achètes une deuxième carte, il faudra la programmer pour que la sortie #1 ait l’adresse 9 ou au-delà. »
Franchement, toi, t’aurais su me faire une description aussi précise ?
Il m’a fallu 30 minutes pour connecter 2 aiguilles, le DCC, le courant continu, appairer le décodeur, puis faire mes premiers tests. Quoi ? 30 minutes c’est long ? Essaie de viser un trou plus petit qu’un demi-centimètre avec un bout de fil étamé, répète ça trois autres fois… les yeux fermés ! Et puis j’avais aucun moyen de savoir si le décodeur avait bien reçu l’impulsion de programmation… Parce que quand il attend le signal, il clignote ; et quand il l’a reçu… eh bien, il ne clignote plus 🙂
Les premières impulsions ont été vaines : un fil DCC s’était déconnecté.
Donc, pas de signal. Deuxième tentative : tout est recâblé, mais cette fois, la Z21 se met en mode court-circuit.
Donc toujours pas de signal. Bah oui, y’a un gros point clignotant rouge quand c’est court-circuité… sauf que, forcément, je ne le vois pas. Trop concentré sur le câblage, je n’ai pas pensé à vérifier l’état de la centrale. Mon appli me l’indiquait pourtant, grâce à la superbe fonction que j’ai codé précédemment, qui permet de renvoyer l’état de la bestiole…
Bref, j’appelle ma fille à la rescousse. Elle me dit : « Mais mon beau-papa, la Z21 clignote rouge. » Je prends la MultiMaus encore branchée. Je presse le gros bouton hexagonal, puis flèche droite : clac.
Flèche gauche : encore clac. Ma fille réalise que l’aiguille bouge toute seule… elle trouve ça génial 🙂
Je souris. Je me rue sur mon Mac, je teste ma fonction de renversement d’aiguille. J’exécute, je corrige, je réessaie…
Ah zut, j’ai mis la mauvaise adresse DCC ! Je corrige, j’exécute… et là : CLAAAAAAAAAAAC !
J’adore ce bruit.
Je sauvegarde tout, et je m’arrête là pour aujourd’hui. Demain, j’implémente la fonction de renversement dans le module d’ajout d’appareil de voie… et dans celui de gestion des itinéraires.